« A ce soir. »

Elle agita la main par-dessus son épaule, chaussa une paire de lunettes de soleil sur le bout de son nez et quitta son travail. Elle détestait ce rythme, si typiquement humain, de partir pour revenir sur de si petites périodes, pour partir pour revenir et ainsi de suite jusqu’à ce que vacances s’en suivent, période à laquelle les humains partaient pour un temps à peine moins court pour au final : revenir.
Pas étonnant que les humains aillent toujours chercher de l’herbe toujours plus verte ailleurs quand tout ce qui s’offrait à eux – et qu’ils s’offraient à eux-mêmes, elle n’allait pas les plaindre – tournait autour du métro, boulot, dodo. Pourtant, ils oubliaient toujours que leurs problèmes ne venaient pas de leurs terres, mais d’abord d’eux-mêmes, qu’ils les trimballaient partout avec eux de la même manière qu’ils ne pouvaient quitter leurs corps : leurs problèmes faisaient partie d’eux. L’avantage de cette tare légale ? A travailler de nuit, elle voyait moins de monde. La plupart du temps, il ne restait plus que les petits patients de la clinique pour hurler à tout va contre l’affront qui leur était fait, car personne ne réussissait à leur expliquer l’intérêt de leur présence dans de petites cages étroites et de tout ce qui leur était imposé. Les pauvres bêtes. Mais bon. Le maigre code du travail américain avait au moins l’avantage de lui éviter les pleurs intempestifs des enfants dévastés parce que Guimauve le chat s’était blessé à l’oreille, sauvez-le s’il vous plaît il va mourir. Pas que des enfants d’ailleurs, la clinique avait bien son hypocondriaque des rats. Mais les adultes pleuraient moins pour rien, pour ce que ça valait. D’un autre côté, même en l’absence du code du travail, elle doutait que Malefoy l’aurait laissée rester en permanence à la clinique.

Même sans parler du rythme qui lui sortait par les yeux, travailler l’aidait à ne penser à rien et à passer le temps. Le temps n’avait jamais été aussi lent, chaque journée lui semblait être une éternité. Elle n’avait jamais connu cette sensation auparavant et aurait préféré ne jamais la connaître.
Xayah aimait que les choses soient réglées comme les pendules. Savoir qui était où, quand, pourquoi. Pour l’instant, sur cette île de malheur, c’était impossible, alors elle prenait plutôt le temps de comprendre comment fonctionnaient ces nouveaux humains. Plus soumis, mais moins violents que ceux qui agitaient Ionia, plus contrôlés aussi : pas le droit de sortir de cette île. Pardon ? Mais qui était-elle, dans son état, pour contester quoi que ce soit ? Sa santé en demi-teinte aidait davantage à tempérer son envie de tout cramer que sa patience inexistante : tant qu’elle arrivait à peine à nuancer la couleur de ses cheveux sans se mettre à vomir, il n’y aurait pas grand-chose qu’elle puisse faire. Écrasée par une magie à laquelle elle refusait catégoriquement de s’habituer, elle n’était pas prête de repartir en guerre. Et quelle guerre ? Elle ne s’était battue à Ionia que pour reprendre les terres qui appartenaient à son peuple, pas pour s’imposer comme la nouvelle maîtresse de lieux où elle n’avait rien à faire. Céder à la colère pour devenir aussi méprisable et pitoyable que les mortels, embrasser leurs ambitions expansionnistes… voilà quelque chose à quoi elle se refusait catégoriquement.
Si elle voulait tout cramer ici, ce n’était pas pour mettre les humains, leurs terres et la magie au pas, mais parce qu’elle ne savait toujours pas où elle était, qu’elle n’avait pas le droit de bouger de trop, qu’elle était faible, qu’elle avait peur et qu’elle était désespérément seule. Ironique pour quelqu’un qui avait passé la majorité de sa vie à se complaire dans la solitude et à déprécier toute compagnie. Mais Rakan s’était imposé comme nécessaire à la vie de Xayah, et ce même s’il ne l’écoutait jamais, qu’il provoquait toujours un vacarme insupportable et qu’il adorait par-dessus tout attirer l’attention sur lui. Aujourd’hui, ce talent particulier qu’il avait pour la faire rire et soupirer en même temps lui manquait, lui manquait encore plus qu’elle ne savait pas ce qu’il était devenu. Il aurait pu être mort qu’elle ne l’aurait pas senti et cette pensée l’effrayait autant qu’elle l’attristait. Donc, surtout pour cette raison, elle bouillait d’envie de retourner ce monde sur son axe, de le plonger dans le plus parfait chaos jusqu’à ce que quelqu’un lui rende son amant. Parce qu’il ne pouvait pas être mort, fin du débat. L’idée l’effleurait parfois, mais Xayah la refusait aussitôt. Il s’en sortait toujours, même mal embarqué, alors aujourd’hui, s’il n’était pas sur cette île maudite, il était forcément ailleurs. Pas forcément à Ionia, mais peut-être ailleurs dans ce monde fou. Elle avait étudié les cartes, déjà, et cette île de mort n’était qu’un misérable caillou dans un monde tellement plus vaste. Tout étant extrêmement contrôlé, il était difficile d’en apprendre bien davantage, mais elle y parviendrait, et quand elle aurait tout ce qu’il lui fallait, elle s’enfuirait à la recherche de Rakan.

Pas maintenant, donc, pas après une nuit si pourrie au travail, alors qu’elle traînait des pieds qu’elle peinait à aligner l’un devant l’autre sans trébucher. La lumière basse du matin l’aveuglait malgré ses lunettes de soleil, mais elle connaissait le chemin par cœur – et détestait cette monotonie – et l’heure était encore matinale, elle ne croisait pas grand monde. A cette heure, les 8-17 avaient déjà retrouvé leurs bureaux (et à l’heure, s’il vous plaît, sinon patron pas content), les plus jeunes leur école. Le café était calme, sinon encore bousculé par quelques retardataires stressés. Deux groupes d’étudiants qui piaillaient à voix basse sur des sujets inutiles. Et Syndra.
Si elle devait jauger Syndra, Xayah la trouvait plus abordable que les autres. Ressentir la nature des gens était un autre des arts de Rakan, mais Syndra travaillait dans un bar, donc plutôt du genre tard le soir que tôt le matin, avec une personnalité assez désinhibée, de ce que Xayah avait compris. Et pour une fois, elle avait cherché à comprendre, juste un peu, parce qu’elle aurait besoin des autres pour comprendre comment ce monde fonctionnait et qu’il fallait bien commencer à approcher quelqu’un, un jour. Pourquoi Syndra ? Peut-être parce que était souvent là, dans ce même café où Xayah récupérait le sien en sortant du travail. Peut-être parce que son nom était un brin plus régressif que si Xayah avait dû faire amie-ami avec un lambda nommé Jean-Claude. Bon, elle-même prétendant s’appeler Emily, elle ne pouvait pas juger les prénoms humains parfaitement bateau, mais elle le faisait quand même. Mais bon, Syndra était là, souvent. Ce n’était pas plus mal, elle lui évitait d’avoir à fréquenter trop d’humains différents. Certes, elle n’était que rarement là le matin. Xayah haussa un sourcil en reconnaissant la jeune femme de dos. Si matinale ? Elle commanda quelque chose puis alla s’asseoir en face de Syndra, posa entres elles deux gobelets : un rempli d’un café plus noir que l’âme de Mordekaiser pour elle-même et un second de ce que Syndra buvait habituellement. Sur un malentendu, c’était sa boisson préférée, mais encore une fois, jauger les gens était le domaine de son amant. Lui n’aurait pas douté de ce qu’il aurait posé devant Syndra, songea-t-elle, amère.

« T’es tombée du lit ? », tenta-t-elle d’un ton amusé.

Se lever tôt, c’était vraiment pas quelque chose que j’arrivais à accepter mentalement. J’ai jamais compris le concept de nuit et de jour. Pour moi, dormir et se réveiller, ça se faisait quand on avait envie, et non quand il le fallait. J’donnerais cher pour rester dans mon lit, au chaud et rien foutre de la journée, mais j’avais quelques trucs à régler, et je devais aller acheter des plantes aquatiques pour mon aquarium avant d’avoir la flemme d’y aller. Je voulais avoir mon après-midi tranquille pour pas perdre ma journée en ville, mais j’étais crevée, parce que cette nuit, j’ai travaillé.

Bon, allez, on se bouge et on y va. J’avais enfilé un jean et un pull tout simple à col roulé après avoir pris ma douche. J’enfilais mon manteau avant d’attraper mon sac à main et de filer choper un taxi. Première étape : l’animalerie. Je dis au chauffeur de me déposer devant, et ah ! C’était fermé. J’étais arrivée trop tôt, mais pas de panique, y’avait de quoi patienter à côté. J’ai pas eu besoin de réfléchir mille ans, j’ai filé droit dans le meilleur café de la ville pour m’y poser, comme je le faisais assez souvent en vérité. C’était un peu mon petit coin de détente, là où j’arrivais à pas trop penser au reste. J’étais pas malheureuse, attention ! J’avais juste de plus en plus de trucs qui me venaient en tête, et ça pouvait parfois être envahissant.

J’avais chopé une table un peu en retrait, y’avait pas grand monde pour le moment. Une fois assise et débarrassée de mon manteau, j’attrapais la carte pour jeter un œil aux boissons proposées. A  vrai dire, rien ne me tentait, et ce que je buvais d’habitude, bah c’était précis. J’attendais que l’un.e des serveur.se du café daigne se ramener, quand une voix me tira de ma lecture improvisée.

J’avais relevé le regard vers cette jolie demoiselle et comme toujours, elle était rayonnante. Bon, je savais qu’elle avait passé la nuit à bosser, elle devait manquer de sommeil, mais elle était toujours belle, toujours. Je ne saurais dire comment j’avais sympathisé avec elle. Elle en imposait tout autant que moi et sa simple présence ferait péter les plombs à quiconque ne supporterait pas d’être dévisagé. Elle se tenait toujours très droite, elle avait une prestance qui rappelait celle d’un oiseau aux couleurs vives, elle était lumineuse, bien que pas très très souriante.

« On dirait bien que oui. » je déposais la carte sur la table, découvrant ainsi qu’elle s’était ramenée avec deux gobelets. Maw, vraiment adorable cette nana. « Merci ma belle, j’avais pas envie de me lever ! »

Je pourrais être plus polie, c’est vrai, mais même si je pouvais passer pour une mauvaise personne, Xayah savait à qui elle faisait face. On avait pu longuement discuter elle et moi. On avait pu constater qu’au fond, on n’était pas si différentes.

« Alors, le taff ? Pas trop chiant ton patron de te faire bosser la nuit comme ça ? Il a l’air con. » je lançais, en toute détente. Prendre des pincettes pour parler des autres ; jamais. Foncer dans le tas et vomir sur la populace ; i’m in.  

Mais qu’elle était gênée de se retrouver là, à devoir parler avec quelqu’un pour le simple bon plaisir de discuter ! Elle ne savait même pas faire ça ; l’exercice était compliqué, car elle n’était réellement ouverte à une vraie discussion qu’avec Rakan, et que parler de la pluie et du beau temps l’insupportait. A ce compte, autant ne pas parler du tout. Elle détestait les conversations de politesse où personne n’écoutait l’autre, plus soucieux de paraître adapté que de créer quelque chose de vrai avec l’interlocuteur en face. Imbuvable. S’intéresser à d’autres personnes qu’à Rakan – ou elle-même – était un effort quotidien, autre raison pour laquelle elle limitait le nombre de ces personnes. Avant, elle laissait ce travail à Rakan, pour qui bavarder inlassablement n’était jamais une contrainte ou un effort. Ici, elle était en trop mauvais état pour se rajouter autant de contraintes qu’elle aurait de fréquentations. Syndra avait plus de charme, toute humaine qu’elle était, peut-être à cause de cette flemme incommensurable qu’elle avait elle aussi de faire les choses pour plaire ou pour se conformer aux mœurs qu’elle n’embrassait pas. Elle était si directe, si rentre-dedans quand Xayah préférait se faire comprendre par tout, sauf les mots. Souvent, Syndra exprimait à voix haute ce que Xayah n’avait même pas envie de dire. Elle n’avait tellement pas envie de se faire plus d’amis que ça et pire que tout, sa confiance extrêmement limitée dans tout ce qui l’entourait la poussait à préférer repousser les gens courageux – ou juste complètement ravagés – qui la trouvaient abordable. Et Syndra, dans tout ça, c’était sa sauvagerie à peine subtile qui avait su amadouer Xayah.
Elle rigola légèrement devant sa réflexion, parfaite illustration de pourquoi elle appréciait Syndra. Elle n’avait tellement pas envie de ne pas être elle-même, l’idée de faire semblant ne semblait jamais l’effleurer. C’était rafraîchissant.

« Ne me remercie pas trop vite, sur un malentendu c’est dégueulasse. »

A ses yeux, tout était dégueulasse passé le café noir et le thé, mais bon. Tous les goûts étaient dans la nature. Rakan adorait bien le chocolat. Xayah n’aimait pas ça, mais ça ne l’empêchait pas d’en avoir quatre plaquettes dans ses placards, même si Rakan n’était pas là. Pour l’instant ; elle finirait par le retrouver, d’une manière où d’une autre et enfin elle pourrait se débarrasser du chocolat qui traînait chez elle.

« Oh, non, le contraire. Il n’est pas chiant – con, je ne sais pas, il n’a pas l’air. C’est mieux la nuit, c’est vide, sauf les animaux. Leurs humains, ils sont chiants. Ils ne sont pas là la nuit, la plupart du temps. »

Même parler était compliqué en soi. Encore une raison de moins de chercher à se faire des amis. Depuis qu’elle était arrivée sur cette île de malheur, elle comprenait toujours la langue des humains, mais peinait à trouver ses mots et à articuler ses phrases, parlait avec un accent qu’elle n’avait plus entendu sr la langue des humains depuis qu’elle avait quitté sa tribu tant d’années auparavant. Certes, la parfaite maîtrise de la langue des humains lui manquait moins que ses plumes, sa magie, la magie, Ionia, Rakan et ses plumes à lui – longues, dorées, si chaudes, si douces – mais la langue faisait partie d’un tout, témoin si voyant du fait qu’elle n’avait rien à faire ici. Elle appréciait Syndra également parce que ce décalage qu’elle dégageait aussi – même si dans une moindre mesure – laissait à penser qu’elle ne venait pas de cette île non plus. Ce n’était même pas un pari risqué : il n’y avait que peu de personnes à Staten Island qui étaient là par choix et non parce qu’on les y avait balancés sans leur demander leur avis. Raison supplémentaire de tout cramer. Xayah n’aimait pas être obligée. Et dans le travail, les animaux ne l’obligeaient pas. Différents des humains, ils ne hurlaient jamais pour rien ni n’avaient mauvais fond.

« C’est le rythme de travail que je déteste. Il ne sert à rien ce système qui force à rentrer chez soi tous les jours, ça ne laisse pas  le temps de faire quoi que ce soit. »

Xayah avait une théorie comme quoi ce mode de vie servait à soumettre encore davantage les humains travailleurs. Travaille, puis dort parce que tu es fatigué, puis tourne travailler et même quand tu es en vacances, ne pars pas trop longtemps, ne prends pas le temps qu’il te faut pour réellement te rétablir. Un cercle vicieux, même pour le rythme des humains.

« Et les gens, bien sûr. D’où le travail de nuit. Et pas dans un bar. Tu n’as jamais envie de tuer tes clients ? Ils doivent beaucoup trop parler pour le bien du monde. »

Le premier connard venu pourrait croire qu'elle et moi on se détestait. Il n'y avait qu'à voir la façon dont on échangeait l'une envers l'autre, ça ressemblait très fort à une espèce de tension impossible à expliquer. Pourtant, je ne ressentais envers elle aucune animosité, rien qui ne m'ait fait me dire que je devais rester à distance raisonnable d'elle, c'était même plutôt le contraire : j'avais l'impression qu'elle et moi avions bien plus en commun qu'on ne le pensait. Infime ressentiment quand on sait que j'en chie à mort pour me souvenir de certaines choses, mais son aura était tel qu'il me faisait penser à quelque chose de lointain, dans ma tête, un truc que nous aurions en commun elle et moi, mais qui semblait quelque peu foireux. Allez savoir, peut-être qu'on était simplement deux connasses avec un caractère si explosé que ça me donnait l'impression que nous étions sœurs jumelles dans une autre vie, mais physiquement parlant, même si on était deux bombes atomiques sur pattes, on ne se ressemblait pas-du-tout.

Son patron, je le connaissais pas mal. C'était un de nos nombreux clients habitués au bar. Pas un grand bavard, un blondinet un peu sévère avec lui même, et pas super intelligent non plus. Y'avait qu'à échanger quelques mots avec lui pour se rendre compte qu'il était un peu à côté de la plaque parfois, mais même s'il avait un truc que j'arrivais pas à juger bon pour le monde, il n'en était pas moins sympa, mais ça s'arrêtait là.

- Ouais, je vois. Il est spécial comme type. je lançais, haussant légèrement les épaules. Heureusement que les animaux sont là pour rattraper un peu la connerie humaine, t'en as de la chance quand même de bosser là-bas !

Je ne comprenais que trop bien ce ressenti que Xayah avait à propos de la fameuse formule « metro, boulot, dodo ». Moi-même, j'était davantage prise par le travail qu'autre chose, et ce toute l'année durant. J'avait bien droit à quelques congés dans l'année, mais j'avait fini par me faire à ce rythme parfois terriblement monotone, presque ennuyeux certaines périodes de l'année. Alors je ne pouvais qu'acquiescer à ce que la jeune femme me disait, un léger soupire passant même mes lèvres avant que je n'apporte mon gobelet à ces dernières pour boire une gorgée de ma boisson chaude.

- Si je n'ai pas envie de tuer des clients ? Si, ça m'arrive d'y penser des fois ! Je laissais un petit sourire étirer le coin de mes lèvres, reposant le gobelet sur le table. C'est un peu dommage d'ailleurs, que le système soit aussi médiocre ici. Enfin... Je ne dis pas que tuer allègerait le poids sur mes épaules, mais ça ferait un bien fou parfois, surtout quand c'est mérité.

C'était un peu dans ma nature, à vrai dire. J'en avais une idée minime, la destruction était quelque chose qui coulait dans mes veines. J'avais parfois envie de tout faire péter autour de moi, comme un appel à l'anéantissement inné, mais cette île avait déjà eu son lot de mauvaises choses visiblement, et je n'avais aucune raison valable de vouloir la vider du peu de vitalité qu'elle avait.

- Mais si un jour l'envie d'éliminer quelqu'un te prend, saches que je serais ravie de t'aider à le faire. Je lui adressais un petit clin d'œil, mon petit sourire en coin ne disparaissant pas. A moins que tu sois déjà passée à l'acte, auquel cas je serais bien curieuse de savoir comment tu as fait...